La montée en puissance des discours promouvant le « Big Data » laisse à penser qu'il suffirait d'accumuler et de croiser un nombre suffisant de « données » pour avoir une vue exhaustive des phénomènes. En prenant appui sur une recherche en cours sur le terrain d'organisations en charge de la production de Registres des cancers, nous proposons de spécifier le processus d'instauration des données en articulation avec leurs assemblages. Il s'agit ainsi de caractériser ce qui fonde les modes d'existence des données et de leurs assemblages hétérogènes et instables. Dépassant la focale sur les finalités affichées, il s'agit de mieux comprendre ce qui est à l'œuvre dans la fabrique des données, à travers des zooms avant et arrière. Sont ainsi identifiés des enjeux en termes de savoir mais aussi en termes politiques, économiques et sociaux.